mardi 17 juillet 2012

Chap. 12 : Où les quatrièmes prennent leur importance.




Heureux ceux qui n’en savent rien ! qui, nés au même berceau, nourris au même foyer, commencèrent ensemble l’amour et la vie ! comme Isis et Osiris, les divins jumeaux, qui s’aimèrent au sein de leur mère, et s’aimèrent même après la mort.
Mais la Fable nous apprend qu’enfermés encore dans leur mère, encore dans les ténèbres de leur douce prison, ils mirent le temps à profit, que cet amour si précoce fut déjà fécond, et qu’ils créèrent même avant d’être. Nous ne voulons pas pour les nôtres que les choses aillent si vite que pour ces dieux brûlants d’Afrique. Il faut une initiation, il faut de la patience, il faut mériter d’être dieux, pour savourer profondément le moment divin dans sa plénitude. 
                   Michelet, La femme.

mardi 10 juillet 2012

Chap. 11 : Eh, Néné, vise un peu la Credoïnunumdeum ! Ça s’arrête pas là...



Je venais de m’enfiler une sacrée dose de paella que le charcutier du coin préparait comme s’il était né à Valencia et j’avais baigné le tout d’un rosé au poil ! Je me disais qu’une petite siesta ne me ferait pas de mal et que je resterais comme ça dans les saveurs de mon déjeuner. J’ai mis Carmen, Bizet, L’amour est enfant de bohème et toutes les conneries que racontent les opéras (c’est pour ça, en fin de compte, que je préfère quand c’est en russe ou en allemand, je pige rien !) ! C’est la sonnerie de la porte d’entrée qui m’a réveillé. Et merde ! Merde, merde et merde ! Credoïnunumdeum ! Je devais avoir une de ces gueules quand j’ai ouvert, parce qu’elle m’a dit : Excusez-moi, je suis bien chez monsieur Charles Monluc ? Ben oui qu’elle y était, mais lui, il était encore dans sa siesta ! Bon, première impression : une petite cinquantaine pincée du cul ; deuxième impression : le compte en banque de son masseur, de son chirurgien, de son esthéticien, de son coiffeur, de son manucure devait être en forme ; troisième impression : une vraie copine de Belami, épouse.

jeudi 5 juillet 2012

Chap. 10 : Eh, Néné, vise un peu la Credoïnunumdeum !






Hrosvitha m’appelle : Juste pour te dire que tu peux être un chic type, quand tu veux. Bonne journée. Je t’embrasse. Tant de bons sentiments, dès le matin, m’inquiétaient un peu ! Côté boulot, j’avais envie de finir la lecture des bouquins que j’avais sortis de la bibliothèque et de me mettre à penser aux personnes que j’allais pouvoir aller voir. J’avais trois idées : une pute, une religieuse, une mère de famille (genre TéléPlus). Je me disais qu'avec ça je pouvais couvrir un éventail susceptible d’intéresser mon lectorat de merde. Mon pote Néné, avec qui j’avais pas parlé depuis au moins quinze jours, m’appelle.

- Salut, vieux grigou !
- Eh, Néné, qu’est-ce que tu fous !
- Comme d’hab’ !