Il me restait encore deux heures avant
de partir chez Hrosvitha, de quoi me remettre un moment au boulot. Assis à mon
bureau, j’arrivais cependant pas trop à reprendre le fil de mes idées. C’était
toujours la même chose, à chaque fois que je faisais tourner ces histoires à la
con d’éternité, de justification de l’existence dans ma caboche, j’avais la
désagréable impression de perdre mon temps à écrire des articles de merde pour
une revue de merde. C’était vrai, la revue TéléPlus
était une revue de merde et mes articles étaient des articles de merde !
Mais depuis sept ans que j’y travaillais, j’avais trouvé une certaine stabilité
dont j’avais toujours pensé n’avoir rien à foutre. Voilà, je dormais depuis
sept ans et je comptais sans doute sur n’importe quelle isalope pour me
réveiller ! Et l’autre connasse, sublime, au demeurant, sublime, et un
corps, et un cul, et des nichons !, bon, l’autre connasse avec ses
Monluc ! Charles Monluc ! Tu connais Charles Monluc ! Je
me sentais un peu pathétique quand je me disais que c’étais mon boulot, que je
faisais ce qu’on me demandait, un point c’était tout ! Bien sûr que
j’aurais aimé me sentir génial, admiré, mais pour réussir à ça, faut des
couilles, et les miennes étaient le plus souvent occupées à cogner contre des
culs. J’étais un connard parmi d’autres, un peu plus conscient de sa misère, un
point c’est tout ! Ça me déprimait de penser ces conneries !
J’espérais seulement que Hrosvitha ne m’emmerderait pas trop ce soir !
Allez, changeons-nous un peu les idées ! J’ai ouvert le troisième bouquin,
celui de Bérengère Amerre, Spécialité :
pipes !
Roman érotico-pornographico-existentiel, en clair: un truc avec du cul qui peut faire gamberger, si on veut, quoi! Un nouveau chapitre sera publié chaque semaine.
mardi 26 juin 2012
mardi 19 juin 2012
Chap. 8 : Putain d’isalope sublime !
On sonnait. Déjà ? Mais quelle
heure était-il ?
Que je débande sans espoir de retour
de gaule, hein Charles ! que je me disais, si j’avais jamais vu une beauté
comme cette Héloïse qui accompagnait mon isalope d’Hildegarde ! Merde
alors ! À vous couper le souffle ! Même à la télé, ils n’en ont pas
des pareilles ! Enfin, je crois, parce que, la télé, j’en ai pas.
- Salut, Charles, je te présente
Héloïse, l’amie dont je t’ai déjà parlé.
Hildegarde avait bien dû remarqué
quelque chose, elle semblait furieuse, comme si, déjà, elle regrettait d’être
venue accompagnée. J’étais presque incapable de rien prononcer, en tout cas
rien de bien brillant.
mardi 12 juin 2012
Chap. 7 : La chair est faible, mais qu’est-ce que c’est bath !
Bon, et j’allais où ? Ah, oui, à
la bibliothèque. J’ai pas mis cinq minutes pour trouver mon bonheur, cinq
étagères remplies de bouquins sous la rubrique Récits de vie. Tout le monde se raconte, maintenant, avec une
tendance retour à la terre, la paysanne qui a vu passer les deux guerres
mondiales, la bergère, la rempailleuse, le cordelier, le forgeron, et un etc. à
n’en plus finir. Moi, je cherchais les bouquins des putes. Voilà, troisième
rangée. Bon, au milieu, les transsexuels, non, pas aujourd’hui. J’ai sorti
quatre bouquins, on verrait. J’avais plus envie de jouer au petit reporter,
pour plus tard. De retour chez moi, je me suis mis à feuilleter : Irénée
Jackühl, Mon maquereau et moi, ça
baigne ! ; Augustine Sanvi, Pute,
putain, puton. ; Berengère Amerre, Spécialité :
pipes ! ; Francine Lebodic, À
toute épreuve. Je me demandais qui leur trouvait ces pseudonymes ridicules,
et ces titres ! C’était ça, accrocher
le lecteur ? Bon, on va pas se laisser démonter par si peu ! Le
premier, d’Irénée Jackühl, je commence à lire :
Puisqu’une
petite erreur dans le principe finit par être grande à la fin, d’après le
Philosophe dans le livre I du <traité> Du ciel
et du monde, et que l’étant et l’essence
sont ce que l’intellect conçoit en premier, comme le dit...
mardi 5 juin 2012
Chap. 6 : Où on somme Monluc de se justifier, et merde !
Pour mon article, j’avais bien
quelques citations, mais j’avais aussi une idée assez précise sur ce que je
voulais éviter, par exemple l’ Amour
sacré de la puterie, ce truc vomitif du camarade Anchois de Lisle dans sa
putain de rengaine, Conduis, soutiens nos
braquemarts vengeurs que gueulent les veaux dans les casernes, dans les actes officiels et tout le tralala des
sans queue ni tête de ces têtes-de-noeud-sans-queue-ni-tête au garde à
vous !
Non, décidément non !
L’amour ? Faire l’amour ! Faites l’amour pas la guerre ! D’ac’,
moi je voulais bien, mais tirer un coup
dans un con, avec un fusil l’expression marche aussi, et merde !, bon,
c’est pas le même con, d’ac’, pas le même fusil non plus, mais c’est vrai au
fond, faudrait peut-être que je pense à ne plus tirer un coup, et puis qu’ils aillent se faire foutre avec leurs
phrases à la mords-moi le nœud, moi, je baise, et c’est tout ! Tout ça ne
m’avançait pas d’un poil. Autre chose : Il y a tant de sortes d'amour que l'on ne sait à qui s'adresser pour le
définir. On nomme hardiment amour un caprice de quelques jours, une liaison
sans attachement, un sentiment sans estime, des simagrées de sigisbée, une
froide habitude, une fantaisie romanesque, un goût suivi d'un prompt dégoût :
on donne ce nom à mille chimères. Sacré Voltaire, une fois de plus dans le
mille ! Une mine, ses Questions sur
l'Encyclopédie ! On ne sait à
qui s’adresser, mais oui, bien sûr, c’est ça qui me manquait, fallait
enquêter, aller sur place, poser des questions, merci François Marie, merci,
merci !
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